Appelez-le Snake !

A la recherche de nouveaux talents ou de gloires oubliées, le Club a décidé de se pencher sur le cas du stylisé Kurt Russel. Avec son menton à fossette, son œil à la mode FN, sa tenue sado-maso si près du corps et ses « va te faire foutre ! » en veux tu ? – en voilà, Kurt le serpent avait tout pour séduire dans ce Los Angeles 2013. Promesse tenue, selon les jugements des membres du Club, parmi lesquels les possibilités illimités d’un bon bordel post-apocalyptique font décidément de plus en plus recette. Waterworld, considéré comme le plus gros flop en eaux troubles de l’histoire du cinéma hollywoodien, avait connu voici plusieurs semaines son petit succès.

Mortel basket

Car la bonne idée du « post-apo », comme en atteste ce L.A. 2013, c’est justement d’en avoir un paquet et de les exprimer sans limites. Los Angeles transformée en repaire de chômeurs, voleurs et violeurs en mal d’adaptation sociale ? C’est ok, puisque c’est le futur. Un président mondial berlusconien qui n’a pas trouvé mieux que d’appeler sa fille Utopia ? Ca passe, c’est le futur. Un caïd qui, de Cincinnati à la Californie, a choisi de changer de sexe et d’apparence pour devenir la plus aguicheuse des gâchettes de la baie ? On prend, c’est futuriste.

Alors certes, L.A 2013 ne va pas chercher sa performance dans le rythme, ni dans la logique. Le Snake, de retour après sa mission new-yorkaise de 1997, à l’air de s’ennuyer ferme et bougonne une scène après l’autre, avec le simple espoir de pouvoir griller une sèche pour finir.  Entre Mulholand Drive et le Rose Bowl de Pasadena, le fil du récit aurait pu se perdre.

Mais le plaisir est ailleurs, dans les performances extra-sportives de Kurty, candidat déclaré au concours de shoots du All Star Game et digne successeur de Kelly Slater, le « Tsunami ! » en prime. Plaisir également visible dans l’apparition furtive de Valeria Giolino, affreusement coiffée, qui nous démontre qu’une femme déclarant aimer l’endroit où elle se trouve une seconde avant de se faire exploser le crâne est un contraste applaudi.  Plaisir encore dans les chaises électriques installées à l’entrée de l’île, branchées à l’attention des nouveaux arrivants qui ne souhaitent pas poursuivre l’aventure. Un concept dont pourraient s’inspirer certains gardiens d’immeuble à la Défense. Plaisir toujours dans l’affreuse combinaison de vêtements colorés que nous fait subir Cuervo Jones, le Che Guevara local. Plaisir enfin dans la scène surréaliste d’une attaque menée par l’homme en cuir à bord de son deltaplane. D’ici deux ans, prenons-en note, l’homme chevelu saura voler.  

Debouts, libertariens !

Reste que Kurt, non Plissken, non Snake, n’est pas un détenu-le-plus-dangereux-du-pays comme les autres. Car comme le rappelle Jack Tempete, c’est un libertarien. Pas libertaire, encore moins libertin, mais vecteur d’une égalité absolue. Un concept qu’il met en pratique en plongeant la terre entière dans le noir et que Facteur X est invité, dans nos colonnes, à venir expliquer. JB