Le roi qui ne mouftait pas

Au dos de la jaquette. Les tribus libres d’Egypte en ont ras la casquette du tyran Memnon, et décide d’envoyer Mathayus, dernier survivant des akkadiens, histoire d’organiser l’alternance au sommet de l’état. Seul contre tous, le guerrier s’embarque dans une guerre sans espoir où la Madame Irma du dictateur entend brouiller les cartes. 

Le Club appréciera. Que l’accouchement fut difficile. Incapable de trouver son bonheur dans les couloirs sans fin de la VOD, le Club n’a ce soir pas eu le choix. Sorti du chapeau in extremis, choisi sans doute pour sa couverture un peu moins moche que les autres, c’est Le Roi Scorpion qui s’est finalement offert aux Actionmen. Une entreprise désespérée qui sentait le traquenard à 4 kilomètres, avec une probabilité insolente de récolter une bouse en pleine figure.

Oui mais voilà, le roi n’a pas déçu. Tout simplement parce qu’il ne promettait rien. Similaire à une paire de Rayban payé 5 euros sur un coin de couverture posé devant la tour Eiffel, le scorpion ne pouvait tromper le chaland. The Rock campant un vengeur huilé du 3e millénaire avant Jésus-Christ, on avait déjà vu mieux en matière de réflexion scénaristique. Le petit frère de La momie, Le retour de la momie, Le roi scorpion 2, La momie, la tombe de l’empereur dragon, et Le roi scorpion 3, rien que ça, a su rester humble et touchant.

Humble, d’abord, dans sa construction sans fioritures ni chichis. Le garde faisant sa ronde sur les remparts se fait assommer par derrière, le capitaine qui critique son empereur en public se fait démembrer, la catapulte aperçue dans un plan trois minutes auparavant permet au héros de s’échapper du palais : autant de valeurs sûres du blockbuster qui permettent de se repérer. Le chemin, assumé, était balisé au napalm.

Touchant, ensuite, dans la délicatesse du Rock, buffle au cœur tendre. Des perles de sueurs roulant le long de ses biceps surdimensionnés aux mimiques de sourcils à répétition, rien n’est à jeter sur ce grand gaillard. Incapable d’exprimer la moindre émotion, ambassadeur du regard d’autoroute, Dwayne la montagne nous trimballe avec aisance sur ses larges épaules. Même pas sûr qu’il ait chopé une petite courbature.  

C’était en direct. «Vis en homme libre…Meurs en brave». Dwayne The Rock Johnson, prophète en son temps.

Sous les applaudissements. Au milieu des innombrables bagarres finales entre bons et méchants, le Roi Scorpion trouve le moyen de tirer son épingle du jeu. La recette est simple : l’un des deux finalistes prend deux épées, les trempe dans un gros bol de paraffine, et sort son zippo. Le tout donne au final un affrontement avec lames enflammées. Belle trouvaille.

Et pour la route, un petit medley en japonais :