Deux salles, deux ambiances

A voir la bouche entrouverte de Baby Face à la vue des premières canines, on comprend mieux la force de la claque mise à mi-chemin d’Une nuit en enfer. Incroyable mais vrai : un road-movie peut engendrer un épisode de Buffy. Car partie sur un train-train de sénateur, entre les boutades de Georgie et les regards en coin de l’affreux Quentin, l’histoire semblait entendue.

On allait bouffer du kilomètre, de la poussière, des conversations sans queue-ni-tête et des plans serrés. Et les frères Gecko allaient tranquillement gagner leur hacienda.

Oh que non. Des chattes, des chattes, des chattes, des suceurs de sang et des trouvailles, la dernière heure schizophrène de la mouture a réveillé sans douceur un Club endormi.

Mais que dire de ce deux-en–un sans trame et sans logique, un Danao mi-lent mi-bourin et décidemment inclassable ? Un cas de conscience insoluble pour le Club, le cul mal calé entre l’ennui et la jouissance, incapable de juger si le plat est à son goût. Il passe la main sans regrets, pour ne garder que les bonnes choses.

Sous les applaudissements. Quand les frères Gecko ne sont pas contents, ils le font savoir. Le caissier de l’étape-relais a pris soin de ne pas faire de clin d’œil à la police, mais Quentin s’en branle. Une balle dans le buffet, deux litres de tequila sur la tête du monsieur, le tout parti en fumée. Pour ne jamais oublier que le client est roi.

Sous les applaudissements (2). Petite descente de police dans la caravane, histoire de voir si les deux frangins ne sont pas du voyage. Le gentil douanier (également chauffeur de salle et truand mexicain) en profite pour visiter les toilettes. Et la jeune Kate, culotte aux chevilles, de demander avec douceur : « J’suis en train de chier, j’ai le droit ? » Monsieur l’officier referme tranquillement la porte, non sans avoir adressé à l’adolescente un regard des plus équivoques. Gerbant.

Sous les applaudissements (3). Qui ne connaît pas Santanico Pandemonium ? Car avant la Tequila, les tortillas, les gangs de narcos et les maillots de foot à motifs dégueulasses, le Mexique, c’est d’abord et surtout Salma Hayek. La bombina parvient encore à faire suer à grosse goutte les adolescents que nous sommes, à l’heure où 12% du web concerne des contenus porno. Balèze. La femme de François-Henri Pinault nous prouve en tortillant que les riches sont des gens biens. Et parfois très bonnes.

Sous les applaudissements (4). Cuir au corps, fouet à la ceinture et flingue caché dans le slip, il est sans conteste le véritable héros de la soirée. Ce croisement réussi entre Yvan Attal et AL Pacino ne survit malheureusement pas à la curée mais il aura connu son heure de gloire. Salut à toi, Sex Machine.

Sous les applaudissements (5). Que font quatre humains dans l’arrière-salle d’une discothèque remplis de vampires qui ont sauté leurs vingt derniers repas ? Réponse : un crucifix batte de base-ball – fusil à pompe, un gode géant muni d’un pieu, un pistolet à eau bénite et une arbalète automatique. Et le pire, c’est que ça marche. JB